« Marianne, on te le dit, tout ce que tu as fait jusqu’à maintenant va finir par te servir… même si en ce moment ça n’en a pas l’air. Il faut juste que tu fasses confiance en la vie, les choses vont finir par se placer » ! Je devais avoir autour de 15 ans lorsque mes parents m’ont dit ça pour la première fois : ils voulaient me rassurer par rapport aux détours et aux obstacles qui caractérisaient déjà mon parcours. Depuis, ces deux p’tites phrases ont tellement été répétées qu’elles sont pratiquement devenues un mantra. Donc, ouin… merci papa-maman, mais laissez-moi en douter.   

J’ai un parcours pour le moins atypique. Du haut de mes 27 ans, j’ai vécu à l’étranger, j’ai un baccalauréat en poche, mais aussi une dizaine d’autres programmes universitaires entamés/non-terminés et encore plus de domaines professionnels explorés puis délaissés. Je sais ce que vous devez penser : la vie est aussi bien de se mettre à l’ouvrage rapidement parce que ça en fait des choses à « placer » !

Étant plutôt proactive de nature, je me suis acharnée à essayer de re-placer les choses moi-même : pas le temps d’attendre que la confiance et la vie se mettent de la partie. Par contre, les imprévus se sont accumulés, je me suis perdue dans mes détours et la fatigue s’est installée. C’est donc davantage par résignation que par réelle conviction que j’ai décidé de « faire confiance en la vie » et d’accueillir ce qui se présentait à moi.

De l’espoir…

Et bien, croyez-le ou non, les choses ont fini par se placer de mon côté. Est-ce que j’avais prévu que c’est ce qui arriverait en acceptant un poste de conseillère en emploi chez Libre Emploi? Absolument pas. J’avais besoin d’un travail, les tâches m’intéressaient et l’équipe m’a charmée. C’est donc avec surprise que j’ai réalisé que plusieurs des compétences et connaissances que j’avais développées dans mon parcours allaient m’être utiles!!

À titre d’exemple, lorsque je rencontre un client je suis amenée à utiliser :

  • Mes compétences relationnelles : C’est une combinaison de mon éducation, de mes formations et de mes expériences en relation d’aide qui m’a permis de nourrir ces compétences ;
  • Mes compétences en intervention interculturelle : Ce sont les formations auxquelles j’ai participé et mon vécu comme expatriée qui m’ont permis de développer ces compétences. De plus, j’ai appris à parler espagnol en vivant en Amérique du Sud et à parler anglais grâce à mes études ;
  • Mes compétences en évaluation/analyse de besoins : J’ai été initiée à l’analyse des besoins lors de ma formation en psychologie, mais mes habiletés se sont davantage développées en travaillant comme intervenante dans le domaine de la santé mentale ;
  • Mes compétences en animation de groupe : Mes aptitudes d’animation ont été enrichies par certains postes que j’ai occupés dont celui d’animatrice de camp de jour et celui d’animatrice d’activités de groupe dans le communautaire ;
  • Mes compétences de référencement : Ayant travaillé dans des milieux variés, j’ai appris à connaitre les ressources disponibles tant dans la Capitale-Nationale que dans Chaudière-Appalaches ;
  • Mes compétences d’analyse : D’une part, les connaissances acquises à travers mes multiples expériences me permettent de nuancer mes analyses et, d’autre part, mes expériences professionnelles dans le domaine de la recherche m’ont appris à structurer ma pensée ;

Encore des surprises!

Il va sans dire que je n’avais aucunement prévu que la combinaison de tout mon bagage allait représenter un atout majeur pour l’accomplissement de mes tâches… et je n’étais pas au bout de mes surprises! En fait, j’ai vite réalisé qu’ayant moi-même occupé le rôle de chercheuse d’emploi très (lire ici trop) souvent, j’avais déjà développé une petite expertise en employabilité sans même travailler dans le domaine. J’ai tellement « bûché » depuis mon entrée sur le marché du travail, que c’en est devenu une force professionnelle : amenez-en de la recherche d’emploi, des CV, des lettres de présentation et des entrevues, j’en fais mon affaire! Je sais ce que ça demande en termes d’énergie, de résilience et d’humilité lorsque nos projets ne se déroulent pas comme prévu, que l’on doit se relever puis continuer à avancer, malgré les écorchures faites en chemin et la fatigue qui commence à se faire sentir. C’est mon parcours sinueux qui me permet de mieux vous accompagner : même si nos vécus sont différents, nous nous comprenons.

À retenir

Si vous êtes fatigué ou découragé… c’est correct. Il y a des bouts de chemin plus durs que d’autres, mais n’oubliez pas les sages paroles de mes parents. Si j’avais eu le parcours linéaire dont je rêvais tant, je n’aurais pas été la personne et la professionnelle que je suis aujourd’hui. Quand on y pense, ce sont les défis vécus depuis le début de ma carrière qui ont été la clé de mon bonheur professionnel.

Votre parcours vous rend unique, c’est votre plus bel atout comme chercheur d’emploi. Parfois, il faut simplement s’arrêter, observer le chemin parcouru et accorder de la valeur à ce qui a été accompli, à ce que l’on est devenu. Sachez que les conseiller.ère.s en emploi peuvent vous aider à prendre ce pas de recul par rapport à votre parcours et à voir les choses d’un nouvel œil.

Bon, je ne le dirai pas trop fort, mais oui mes parents avaient raison… Non seulement les choses se sont placées pour moi, mais l’unicité et la richesse de mon parcours donnent une couleur particulière à l’accompagnement que j’offre à mes clients, et ça, c’est ma plus grande fierté!


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