Nouvellement installé·e au Québec, vous vous sentez prêt·e à faire vos premiers pas sur le marché du travail. Motivé·e, vous faites parvenir votre CV à plusieurs employeurs qui cherchent des candidat·es qui vous ressemblent.
À votre grande surprise, vos démarches n’aboutissent pas… Vous réalisez que de nombreux employeurs cherchent des personnes ayant déjà travaillé ici, mais comment acquérir cette première expérience québécoise si personne ne vous donne votre chance ?
Pourquoi les employeurs demandent-ils de l’expérience québécoise?
Bien que l’exigence de l’expérience de travail québécoise ne soit pas toujours dans les offres d’emploi, elle peut être implicite. Voici quelques pistes de réflexion pour mieux comprendre ce que les employeurs cherchent à valider par cette demande :
- Votre connaissance du marché du travail québécois : Ils pourraient craindre que les personnes nouvellement arrivées ne soient pas familières avec la culture, les normes ou les attentes dans nos milieux de travail.
- Votre maitrise de la langue française : Certains employeurs pourraient penser qu’un·e candidat·e ayant déjà travaillé ici maîtrise mieux le français québécois.
- Vos compétences : Être infirmier·ère au Québec ou l’être ailleurs dans le monde… est-ce que c’est la même chose ? Les tâches que l’on fait dans un emploi changent d’un pays à l’autre, ce qui peut complexifier la lecture de certains CV. Une expérience professionnelle au Québec peut rassurer les responsables des ressources humaines puisque certaines informations lui seront familières, lui permettant de mieux évaluer les connaissances et les compétences du candidat·e.
Pourquoi les employeurs québécois ne mettent-ils pas tous les candidat·es intéressé·es à l’essai pour ensuite choisir les meilleur·es?
Mes client·es me disent souvent : « les employeurs québécois devraient permettre aux candidat·es de prouver leurs compétences. Avec un CV ou même une entrevue, ils ne peuvent pas réellement savoir ce que je sais faire et le genre d’employé·e que je suis, mais s’ils me mettaient à l’essai, ils verraient bien que je suis qualifié·e pour le poste! ».
Oui et… non. Il faut comprendre que de mettre tous les candidat·es à l’essai est loin d’être simple pour les employeurs.
- Premièrement, le processus d’embauche coûte cher en temps, en énergie et en argent, et organiser des essais pour chaque personne intéressée deviendrait rapidement impossible à gérer, surtout pour les petites entreprises.
- Deuxièmement, les employeurs cherchent à trouver rapidement la meilleure personne pour le poste à combler en filtrant les candidatures dès le départ. Pour filtrer les candidat·es, ils utilisent des CV et des entrevues qui leur permettent d’évaluer à la fois les compétences techniques et l’attitude de ces personnes. L’objectif des employeurs est aussi de trouver une personne qui voudra s’investir dans l’entreprise et y évoluer pour éviter un trop grand roulement de personnel!
Donc, même si cette situation peut être frustrante pour plusieurs, n’oubliez pas que les recruteurs peuvent recevoir des dizaines, voire des centaines de candidatures pour un poste à combler. Ils choisissent alors un fonctionnement qui leur permet d’avancer efficacement dans leur processus de recrutement et de trouver la bonne personne pour joindre leur équipe.
Inventer une expérience québécoise sur votre CV : bonne ou mauvaise idée?
Après plusieurs semaines de recherche, vous avez enfin trouvé l’offre d’emploi idéale! Vous avez les compétences et l’expertise nécessaires pour le poste, mais l’expérience professionnelle québécoise manque toujours… Ne voulant pas passer à côté de cette opportunité, vous décidez d’inventer une expérience québécoise que vous ajoutez à votre CV. Personne ne s’en doutera et l’employeur se rendra bien vite compte que vous avez bel et bien le profil de l’emploi. Mais est-ce réellement une bonne idée?
Mentir sur le CV peut sembler anodin, mais dans les faits, il s’agit d’une très mauvaise idée. Pourquoi?
- L’impact sur la crédibilité et le lien de confiance : Si le recruteur découvre que vous avez menti sur votre CV, cela peut grandement nuire à votre réputation. La confiance étant difficile à regagner une fois perdue, il est donc toujours préférable d’être honnête avec les employeurs.
- L’impact sur les opportunités futures : Le recruteur peut vérifier vos références auprès de vos anciens employeurs. S’il remarque des incohérences dans les informations partagées ou s’il découvre votre mensonge, cela diminue non seulement vos chances d’obtenir l’emploi que vous convoitiez, mais aussi d’autres emplois ailleurs.
Donc, pour le CV, on priorise :
- Des emplois et des dates véridiques
- Des tâches que vous avez réellement faites par le passé et vos implications sociales
- Des descriptions de tâches précises qui expliqueront en quoi vous répondez aux exigences du poste
Vous aimeriez plus de conseils concernant la première expérience québécoise sur le CV? Ne manquez pas mon prochain article de blogue, je vous partagerai des trucs concrets qui vous aideront à contourner ce défi et à valoriser votre parcours!
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